2-Masterisation de l’IUFM : une copie à revoir

Publié le par UNEF

Le 2 juin 2008, Nicolas Sarkozy a tracé les grandes lignes de la réforme de la formation des enseignants réforme dite de « masterisation ». Si l’UNEF est favorable à la reconnaissance diplômante des 2 années de formation dispensées à l’IUFM, elle dénonce un projet guidé avant tout par une logique d’économies budgétaires conduisant à la suppression des IUFM et au désengagement de l’Etat dans la formation des enseignants.


Sous couvert d’un allongement d’un an de la durée de formation devant permettre une revalorisation des métiers, le gouvernement entend faire des économies sur le dos des étudiants. La disparition des IUFM couplée à la fin de la rémunération de l’année de fonctionnaire-stagiaire, permet au gouvernement de faire 480 millions d’euros d’économie sur le dos des étudiants.


 

Une remise en cause de la mixité sociale des enseignants.

La disparition des IUFM couplée au recrutement à bac+ 5 conduit à la suppression de la rémunération de la 2ème année de formation. Cela va à l’encontre de la nécessaire démocratisation de l’accès au métier d’enseignant : les étudiants auront une année d’étude supplémentaire à leur charge et ceux issus des catégories sociales les moins favorisées seront ainsi écartés du métier d’enseignant. L’UNEF dénonce cette mesure qui remet en cause l’accès du plus grand nombre au métier d’enseignant.


 

La suppression de toute formation professionnelle et pédagogique au métier d’enseignant.

 En allongeant d’un an la durée d’étude des enseignants, le gouvernement semble avoir oublié que la deuxième année passée à l’IUFM constitue déjà une période de formation. Ce qui est en cause, c’est l’absence de reconnaissance diplômante des 2 années de formation au sein des IUFM et non le contenu actuel de la formation.

 En confiant aux universités le soin de construire les futurs masters ouvrant aux concours de l’enseignement, le gouvernement fait le choix de liquider la formation professionnelle dispensée au sein des IUFM, au profit d’une formation strictement disciplinaire : la force des IUFM repose sur une formation ancrée dans la pratique du métier d’enseignant.

La motivation du gouvernement est avant tout idéologique, Nicolas Sarkozy semble plus préoccupé par la remise en cause des IUFM que par la qualité de la formation des enseignants. Résultat : les étudiants seront préparés aux concours de manière inégale d’une université à l’autre. Cette réforme suscite de nombreuses inquiétudes chez les étudiants, ce n’est pas avec un cursus de master disciplinaire, différent d’une université à l’autre, que l’on formera efficacement les futurs enseignants à la diversité des missions qui sont les leurs aujourd’hui.


 

Des premières annonces insuffisantes.

Si les dispositifs proposés sont un 1er geste de prise en compte de la demande de mixité sociale dans l’accès aux métiers de l’enseignement, ils sont néanmoins insuffisants car ils concernent trop peu d’étudiants et sont d’un faible montant malgré les possibilités de cumuls. Alors que la suppression de la rémunération liée au statut de 24 000 fonctionnaires stagiaires en 2ème année d’IUFM permet au gouvernement d’économiser 480 millions, le total des mesures proposées ne représente qu’une enveloppe de 167 millions et ne fait donc pas oublier que cette réforme a pour objectif premier la réalisation d’économies budgétaires sur le dos des étudiants.


                Ainsi, malgré les dispositifs proposés, entre 18 000 et 35 000 étudiants sur les 80 000 préparant les concours n’auront droit à aucun soutien financier. Pour 15 000 à 25 000 étudiants, le seul soutien financier sera le stage gratifié, soit 3000 par an, ce qui est insuffisant pour vivre et très en deçà de ce dont bénéficient les fonctionnaires stagiaires (1310 net pendant 12 mois). Cette réforme se fait donc à la baisse pour les étudiants.

Publié dans Loi d'autonomie

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