1-Statut des enseignants-chercheurs : ce qui change pour les étudiants

Publié le par UNEF

Valérie Pécresse à travers sa réforme du statut des enseignants-chercheurs laisse la liberté aux universités de moduler elles-mêmes le temps d’enseignement et de recherche des enseignants-chercheurs.  Ce changement de statut marque un nouveau désengagement politique de l’Etat dans le pilotage des universités.


 Cette réforme prévoit que les carrières des enseignants-chercheurs ne soient plus gérées par l’Etat mais par les présidents d’universités, laissant la place à l’arbitraire et au clientélisme et que ces mêmes présidents d’universités gèrent  la répartition des heures de travail entre recherche et enseignement (ils fixent eux-mêmes le temps d’enseignement et de recherche).

Au-delà des questions liées aux statuts des enseignants chercheurs, cette réforme va affaiblir le service public d’enseignement supérieur et s’inscrit dans un contexte de pénurie budgétaire, et va donc  faire subir des conséquences négatives sur les conditions d’études des étudiants.


 

 La mise en concurrence des universités.

le lien formation/recherche est un des éléments qui permet de garantir la qualité de nos diplômes. Or la réforme ne permet pas à toutes les universités d’assurer leur mission de recherche. En effet, dans le cadre de la réforme, seuls les grandes universités disposant d’assez de postes d’enseignants pourront assurer leurs activités de recherche, alors que la majorité d’entre elles devra gérer la pénurie et concentrer les postes sur les activités d’enseignement. La conséquence : les grandes universités, qui pourront mettre en avant leur activité de recherche délivreront des diplômes de qualité, les autres seront considérés comme des universités de seconde zone.

Pour les étudiants la conséquence concrète est de voir des diplômes reconnus différemment sur le marché du travail, selon notre université d’origine.


Le gouvernement laisse les universités gérer la pénurie.

Chaque année, l’Etat fixe le nombre de postes de fonctionnaires dans les universités (enseignants et personnels). En 2008, pour la première fois depuis 15 ans, 900 postes ont été supprimés par le gouvernement Sarkozy. En mettant en place la réforme du statut des enseignants chercheurs, l’Etat se dédouane de ses responsabilités, et aménage le statut des enseignants chercheurs pour que les universités puissent gérer la pénurie.   Les motivations de cette réforme sont claires : la ministre signifie aux universités qu’elles doivent elles-mêmes trouver les solutions pour pallier le manque de postes.


 

 La mission d’enseignement dévalorisée !

 La formation à la pédagogie des enseignants-chercheurs n’est toujours pas prise en compte. La réforme place la mission d’enseignement comme une punition pour les enseignants-chercheurs dont les travaux de recherche seront jugés insuffisants. Sans enseignants formés à la pédagogie et dont les missions d’enseignements sont précisées (suivi personnalisé des étudiants, enseignant référent) les politiques de lutte contre l’échec n’atteindront pas les objectifs escomptés.

Publié dans Loi d'autonomie

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article